A Chartres, il y a deux merveilles, la
cathédrale bien sûr, et un modeste pavillon à
la périphérie de la ville, dans le quartier Saint-Chéron
: la maison Picassiette.
Elle est l'oeuvre d'un seul homme, Raymond ISIDORE, né
le 8 septembre 1900. Il construisit, en 1930, un simple pavillon
et consacra ensuite vingt-cinq années à le transfigurer
en un véritable joyau qu'il enrichit, encore et encore,
de cours et de jardins qu'il décora inlassablement. Labeur
de 29 000 heures pour lequel il manipula 4 millions de débris
de vaisselle, soit 15 tonnes... Tout est propice à son
art : les pots de fleurs, la TSF, la machine à coudre
de son épouse, le lit, ... La maison devient une immense
mosaïque.
Aujourd'hui ce chef d'oeuvre d'un artisan solitaire suscite
chez la plupart des visiteurs un état d'euphorie et un
étrange sentiment de dépaysement.
Homme simple, de condition très modeste, sans instruction,
vivant presque en marge de la société, Raymond
ISIDORE était un personnage hors du commun. Architecte,
artiste, il avait la foi des bâtisseurs de cathédrales.
Sa demeure est à l'image de son esprit.
La maison Picassiette a été classée
monument historique en 1982.